BRIBES DE SEDENTAROLOGIE POLITIQUE

les mondes sédentaires regardés depuis le bord de la route



Bienvenue sur cet espace d'ébauche de sédentarologie!

Mais qu'est-ce que c'est?

Sédentaire pendant 41 ans, j'expérimente une vie un peu différente. Cela ne me donne pas un accès plus facile aux univers nomades, hormis le mien, mais cela m'offre un tout autre point de vue sur les mondes sédentaires dont je suis issue. Une conviction forte anime ma démarche: on ne regarde bien que ce qu'on connaît de manière intime, à condition d'avoir fait un réel pas de côté.

Voici donc des ébauches, des bribes de pensée nomade au sens premier du terme (et non en référence au texte de Gilles Deleuze, même si des éléments réflexifs peuvent s'en inspirer). En créant ce site en janvier 2022, je n'ai trouvé qu'une seule mention de sédentarologie. Je m'approprie ce néologisme aujourd'hui, car plus que de produire des discours (et peut-être un jour des connaissances, pour répondre aux 2 acceptions du mot grec logos) sur les nomades, j'écris sur les sédentaires et la société dans son ensemble. Mes réflexions sont comme de petites pierres chemineaudes en cours de taille dans la grande carrière des jeux sociaux que je souhaiterais plus respectueux des différences.


Parmi les thèmes que je souhaite aborder dans ces pages, une bonne partie parle de notre rapport au naturel, à la nature, à tout ce qu'on croit y voir. Depuis que je suis nomade, je ne trouve plus "naturel" d'utiliser de l'eau potable pour des toilettes. Les toilettes sèches me paraissent aujourd'hui bien plus "normales", évidentes, propres et respectueuses de l'environnement que des toilettes reliées à un réseau complexe d'approvisionnement en eau et d'épuration.

Il ne me semble désormais plus "naturel" de devoir chauffer un habitat ou de "revenir quelque part". Ces quelques exemples posent plusieurs questions qui relèvent à la fois des cheminements personnels (avec tout ce que cela comporte d'imbrications sociales), et de "choix" de société. D'une manière générale, je regrette l'orientation techniciste et ingéniériste ("la technique nous sauvera") qui nous empêche de nous penser tels que nous sommes: des animaux parmi d'autres animaux avec des stratégies de perpétuation de l'espèce qui nous façonnent profondément.

Alors oui, je le reconnais et le revendique: je suis "évolutionniste" comme me l'a dit un jour, plein d'effroi, un interlocuteur lors d'un entretien. Je dois également beaucoup à la pensée de Pierre Bourdieu, Didier Eribon et Annie Ernaux, pour ne citer qu'eux.


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